LA DEGUSTATION: COMPARAISON

DU VIN ET DU CIGARE

Sur toute la chaîne du commerce des vins, les dégustateurs s'emploient constamment à jauger, comparer, évaluer les différents produits.
Dans le chai, le maître de chai ou le propriétaire surveille la fermentation du moût, contrôle la vinification, pour ensuite "élever" le vin, selon le terme qui indique bien qu'on le fait "monter" jusqu'à son meilleur niveau de qualité.
Le grossiste, le marchand, et même l'amateur sont admis dans le chai, pour la dégustation qui précède l'achat.
Les magasins du grossiste doivent être conçus de manière à surveiller le vin pour assurer son meilleur vieillissement. Ici aussi la dégustation aura une double fonction: guider et contrôler,
N'oublions pas les dégustations imposées par la loi, ni les sessions organisées lors des foires commerciales.
Cette énumération déjà longue se termine avec les invitations à déguster que délivre à l'intention de sa clientèle tout marchand soucieux de sa réputation... et de son succès commercial.

Pour le cigare, il en va différemment. D'une part il y a une énorme différence de poids économique entre le marché du vin et celui du cigare. D'autre part, la dégustation du cigare n'est guère codifiée à ce jour. Si les fabricants, qui ont une longue pratique de leur produit, savent assez bien contrôler la constance du goût et détecter les déviances parfois imposées par la nature et la qualité de la matière première, les commerçants, par contre, sont le plus souvent incapables de cette démarche. En effet, peu d'entre eux savent ou peuvent consacrer à l'information de leurs clients le temps et les produits nécessaires.

Mais surtout, la dégustation du cigare a des contraintes de durée, et par voie de conséquence d'organisation, qui excluent le libre accès au lieu de dégustation, les allées et venues, et plus encore les dégustations multiples que l'on rencontre couramment dans le commerce du vin.

 

 

Un parallèle entre les dégustations de vin et de cigare va mettre en évidence l'origine et les conséquences de leurs différences fondamentales

 

 

 

 

DEGUSTATION D'UN VIN

 
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La gamme des perceptions :

1° Dans un premier temps, le dégustateur de vin lit à travers le verre la couleur, la transparence, la profondeur et la richesse de la robe.

2° Il hume ensuite les vapeurs du vin et décrypte alors un premier registre de sensations olfactives.

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Enfin, il prend une gorgée et s'imprègne alors par un léger remuement de la bouche et par la respiration de toute la richesse gustative et olfactive du vin. - Tout le vin dans une gorgée : Toute la dégustation réside dans ces trois phases. Elles sont répétitives car la pièce de vin est homogène, et sous réserve que le dégustateur soit dans les mêmes conditions de dégustation.

- Déguster n'est pas consommer : L'examen terminé, le dégustateur crache sa gorgée sans aucune malséance, échappant ainsi aux effets de l'absorption d'alcool.

DEGUSTATION D'UN CIGARE

 

 
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Plaisir olfactif et bien-être :

La fumée du cigare contient des éléments aromatiques et savoureux, mais aussi des substances irritantes, dont la vapeur d'eau atténue les effets (d'où l'utilité de l'humidification).
Abordons la nicotine. Elle agit sur le système nerveux. Cet effet secondaire, qui se traduit par une sensation de bien-être, enrichit largement le plaisir de l'amateur. L'effet n'est pas immédiat mais il est inévitable. De ce fait la dégustation n'est pas instantanée.
Le cigare d'un bout à l'autre :
La fumée du cigare n'est pas du tout constante en composition. Ainsi la dégustation doit-elle se traduire par des jugements successifs dont l'appréciation globale sera la synthèse. Cette première différence importante avec la dégustation d'un vin a un corollaire :
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Déguster, c'est consommer :

Le dégustateur de cigare se trouve soumis à l'absorption de nicotine, laquelle traverse les parois buccales (il n'est pas nécessaire d'inhaler, et c'est même une aberration car cela n'apporte rien sinon une irritation des bronches).

La nicotine crée une sensation d'euphorie légère.L'absorption de nicotine se poursuit tout le temps de la dégustation jusqu'à l'apparition d'une sensation de rassasiement. Cette sensation est fonction du volume du produit mais dépend également du dégustateur.

 

Arrivé à ce seuil, le dégustateur abandonne son cigare.

Déguster un cigare, c'est donc le consommer; la dégustation a une durée; selon le modèle du cigare, la séquence complète durera de quinze minutes à plus d'une heure.

Gilbert Belaubre: "De l'initiation à la maîtrise"


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